Les protège épaules sont-ils vraiment utiles ?

protège épaule sur un cheval

Avec l’hiver, arrivent les tontes et les couvertures, ça tout le monde en parle. Bien que trouvés dans toutes les écuries, on parle plus rarement des protège-épaules. Ils sont également appelés shoulder guard et comme tout matériel, ils peuvent créer un inconfort s’ils ne sont pas utilisés correctement. Alors dans cet article, je vous explique comment déterminer si votre cheval en a besoin. Je vous explique également les points de pressions à surveiller pour éviter les inconforts.

À quoi sert un protège épaules ?

Voici les descriptions données sur deux sites :

« Protection d’épaules moulante en élasthanne pour éviter les frottements aux épaules et au garrot. Sans couture le long du dos pour un ajustement confortable et agréable. Larges ourlets et fermeture par clip réglable. »

« Conçu pour protéger les épaules du cheval tondues contre les frottements de la couverture« 

« Évite l’usure du poil dû à la couverture.« 

En effet, après la tonte, il n’est pas inhabituel de voir certains chevaux perdre leurs poils au niveau des épaules. Parfois, c’est un poil de sanglier qui apparaitra. S’il est sur tout le corps, votre cheval a probablement une carence. Je vous en parle ICI. En revanche, si le poil de sanglier est localisé, il se peut que ce soit bel et bien la couverture qui engendre des frottements.

Dans ce cas, est-ce que le protège épaules est la solution ?

Oui et non, je vous explique pourquoi tout de suite, nous allons commencer par le non.

Non…

Le problème peut venir du fait que vous sur-couvrez votre cheval. Par conséquent, il va en effet transpirer dans des zones stratégiques comme les épaules, les pectoraux ou l’encolure. Parfois, cette transpiration ne sera pas sentie à main nue. En revanche, un détecteur d’humidité prouvera en effet que le cheval transpire. D’ailleurs, d’autres signes peuvent vous alerter, je vous en parle ici. La transpiration et l’humidité contiennent des électrolytes qui vont « agresser » la peau du cheval et donner cet effet poil de sanglier.

Si le problème vient du fait que votre couverture n’est pas adaptée, trop grande, trop petite ou que la forme ne convient pas à votre cheval, alors voici plusieurs problèmes rencontrés :

1. La couverture met un point de pression au niveau des épaules, ce qui écrase les vaisseaux sanguins superficiels. La peau n’est plus irriguée convenablement, les cellules meurent, le poil devient moche. Le fait de mettre un couvre épaule n’aidera pas le problème. En revanche, cela pourra l’empirer en ajoutant une couche.

2. La couverture recule ou frotte lorsque le cheval bouge, cela abîme alors le poil et la peau dessous.

Donc mettre un protège épaules ne résoudra pas votre problème. Cela empêchera juste de le voir : plus de frottement = plus de poils abîmés = plus de problème visible.

Oui…

Votre couverture est réellement adaptée à votre cheval mais la matière n’est pas compatible avec sa peau ? Dans ce cas oui, le couvre épaule peut être la solution. On peut imaginer que, comme les humains, certains chevaux préfèrent certaines matières. Si malheureusement vous avez acheté une couverture et que votre cheval ne supporte pas la matière, le couvre épaule peut aider. Mais en général, il prendra un mauvais poil sur d’autres zones localisées (la croupe par exemple) ou l’arrière des fesses. Il est parfois extrêmement compliqué de trouver la couverture adaptée à votre cheval. Dans ce cas, faites au mieux et utilisez en effet un couvre épaule si cela permet d’éviter les frottements.

Notez en revanche que les couvres épaules sont très proches du poil, ils vont donc le plaquer et empêcher le cheval de se thermoréguler convenablement. Ce n’est pas un facteur à négliger. N’oubliez pas non plus qu’aussi fin que le protège épaule puisse être, il apporte une couche supplémentaire et donc de la chaleur en plus. Votre cheval qui était « bien » dans sa 100g peut donc se retrouver à avoir chaud à cause du couvre épaule.

Un autre point trop souvent négligé que j’observe l’hiver :

Protège épaules et points de pression

Les protège épaules sont tous plus ou moins similaires en forme et taille. Le protège épaule vient appuyer directement sur les épineuses (voir sur la photo). Si votre cheval a un garrot long et qu’en plus celui-ci est saillant, alors bien souvent vous forcez un peu pour fermer le protège épaule. Mais ce n’est pas grave, il est élastique donc nous n’avons pas l’impression de le serrer. Sauf que vous mettez bel et bien une pression directement sur les épineuses et le ligament supra épineux. Cela est extrêmement douloureux pour le cheval qui doit subir ce point de pression une bonne partie de la journée/nuit. Le ligament supra épineux relie chaque vertèbre dorsale entre elles. S’il est enflammé quelque part, à un moment ou l’autre, la douleur se diffusera au reste du dos.

Mais ce n’est pas tout, regardez les protège épaules ci-dessous

Protège épaules et point de pression
Protège épaules et point de pression
Protège épaules et points de pression

Pour la petite anecdote….

Protège épaules et douleur dorsale

L’année dernière, un cheval que j’ai en suivi s’est mis d’un coup à être très sensible au niveau du garrot mais vraiment sur les épineuses. La selle n’était pas le problème, j’ai donc réfléchi. Nous avons mis son protège épaule et il tombait pile sur la zone de douleur. La propriétaire ne l’a donc plus remis et 6 semaines plus tard lors du suivi, il n’y avait plus aucune douleur.

Résoudre un problème de peau à un endroit pour créer une douleur autre part n’est pas la solution idéale.

Conclusion sur les protège épaules

Aussi banal et normal que cela semble d’utiliser un protège épaule, posez-vous les bonnes questions et comme n’importe quel matériel, assurez-vous qu’il soit correctement adapté à votre cheval et qu’il en ait réellement besoin.