Dans ma clientèle, j’ai la chance de suivre des poulains dès leur naissance et de pouvoir les accompagner à travers les périodes stressantes de leur vie comme le sevrage, le travail, le changement d’environnement (etc).
On ne se rend souvent pas compte de la violence de la mise bas. Le poulain est comprimé et « expulsé » plus ou moins violemment dans un procédé qui prend plus ou moins de temps. Il doit ensuite se déplier et faire face à sa nouvelle vie de cheval. La mise bas peut engendrer de nombreuses tensions ostéo musculaires ainsi que des compensations. Faire suivre son poulain en massage et ostéo post-partum lui permet de commencer la vie dans de meilleures conditions (sous condition qu’il soit manipulable).
Vient ensuite la vie au pré (on espère) avec ses copains, ou les parties de jeux sont incessantes. La croissance, le stress du sevrage, tout cela peut créer des tensions ostéo musculaires. Comme chez l’humain, certains poulains auront une croissance tardive alors que d’autres auront une croissance très (voire trop) rapide. Le poulain pourra alors se mettre dans des positions compensatoires et antalgiques qui l’empêcheront de se développer convenablement et « droit ». Ceci peut par exemple engendrer un syndrome High low* ou d’autres problèmes d’aplombs ou de douleur.
Vient ensuite la phase de travail.
Lorsqu’un cheval commence à travailler sous la selle, tout son corps se développe et ses muscles changent. Mais il ne faut pas oublier que nos chevaux continuent de grandir alors que nous leur demandons de travailler. Le travail permet souvent la sortie du garrot, il peut également permettre au cheval de trouver son équilibre ou encore de gagner en proprioception*. Cette période est une phase importante du développement du cheval et bien qu’on ait tendance à vouloir les travailler le plus tard possible, ceci peut-être une erreur. En effet, les os, les articulations et les tendons s’adaptent au travail facilement lorsque le cheval est jeune. Une fois passé l’âge de 3 ans, l’élasticité tendineuse ne sera plus modifiable. Il peut donc être intéressant de commencer le « travail » dès le plus jeune âge, tant que celui-ci est adapté au cheval aussi bien au niveau de la fréquence que de l’intensité. Faire suivre le poulain/jeune cheval pendant toute cette période pourra permettre de faire le point sur la croissance et le développement musculaire en plus de leur permettre :
- Une meilleure utilisation de leurs muscles fessiers et dorsaux ce qui favorisera l’engagement des postérieurs.
- De limiter l’apparition de douleurs musculaires liées au travail mais aussi à leur croissance notamment les tensions au niveau du garrot.
- De limiter le risque de blessure tout en préservant leur future carrière sportive.
- D’avoir l’habitude d’être manipulé par des professionnels autres que le vétérinaire.
- D’apprendre à s’exprimer, à se concentrer et à lâcher prise.
- De les aider à développer leur proprioception grâce à l’impact du massage sur les influx nerveux (ex : un cheval qui trébuche beaucoup s’améliorera avec des séances de massothérapie).
- Ils seront plus disponibles au travail car mieux dans leur corps et dans leur tête.
Il est évident que les séances doivent s’adapter à chaque cheval, d’autant plus lorsqu’ils sont jeunes et qu’ils peuvent vite perdre patience. Le but étant qu’ils gardent un bon souvenir de leur séance ;
De plus les massages sont reconnus pour optimiser les performances sportives, alors mettez toutes les chances de votre côté !
Pour en savoir plus sur le High low : ICI
Pour en savoir plus sur la proprioception :
Études :
Kedziersky, 2017
Michael, 2015
Denoix et al, 1996
Hills and Crook 2010
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