
L’harpago pour le cheval aurait de nombreuses vertus. De son nom complet harpagophytum, c’est « la plante anti-inflammatoire » la plus répandue dans le monde équin notamment pour lutter contre l’arthrose. Mais que nous dit la science à son sujet, a-t-elle de vrais bénéfices ? On entend souvent que l’harpagophytum pourrait engendrer des ulcères gastriques, est-ce vrai ? Dans cet article je réponds à ces questions et vous donne également des alternatives pour vos chevaux.
Qu’est-ce que l’harpago ?
L’harpagophytum, également appelé griffe du diable, est une plante originaire des régions arides d’Afrique, notamment du désert du Kalahari et des savanes d’Afrique australe. Son nom provient de la forme de ses fruits, ressemblant à des griffes. En thérapeutique, on utilise principalement ses racines, qui sont réputées pour leurs propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. Elles sont souvent employées pour soulager les douleurs articulaires et musculaires. Cependant, la culture de l’harpagophytum soulève des préoccupations écologiques, notamment en raison de la surexploitation des terres sauvages, ce qui met en péril la biodiversité locale et la durabilité de la plante.
De ce fait, comme pour le curcuma, vous comprendrez que donner du naturel, encore une fois, peut nuire à la planète. Il est donc important de bien choisir ses plantes et de peser le pour et le contre. Est-ce que la plante est réellement efficace et « vaut » la mise en péril de la biodiversité ? Ai-je d’autres alternatives ?
Parlons de tout ça, mais tout d’abord, comme chaque complément, il faut déjà savoir si le cheval est capable de l’assimiler. Si ce n’est pas le cas, alors il y a peu de chance que le complément soit efficace.
Le cheval est-il capable d’assimiler l’harpago ?
Bonne nouvelle, la réponse est oui !
Plusieurs études ont montré que le cheval assimilait assez facilement l’harpagoside. L’harpagoside est le principe actif de l’harpago ayant les vertus anti-inflammatoires. Lorsque les chercheurs ont donné 2,5 g d’harpagoside, il atteint son niveau maximal dans le sang en une heure. Il reste ensuite dans le plasma entre 4 et 9 h suivant son mode d’administration et doses utilisées.
Il est donc préconisé de donner de l’harpago en plusieurs doses (matin et soir par exemple) afin de maintenir le taux dans le plasma.
Mise en garde : il existe de nombreuses variétés d’harpago et elles ne contiennent pas toutes les mêmes principes actifs. La variété ayant fait ses preuves chez l’humain et le H. Procumbens. C’est également celle utilisée dans les études équines, mais pas forcément celle qui vous ait vendu. En cas de doute, n’hésitez pas à demander la variété au fabricant si elle n’est pas inscrite sur votre complément.
L’harpago a-t-il un effet anti-inflammatoire chez le cheval ?
Une étude a prouvé que lorsque de l’harpago est donné en conjonction avec des pissenlits et orties pendant 28 jours, cela réduisait l’inflammation articulaire (et donc la douleur). Était-ce donc la synergie de ces plantes qui a eu l’effet anti-inflammatoire ? L’harpago, ou l’ortie ? Nous ne le saurons pas car à ce jour aucune étude n’a été conduite sur l’utilisation de l’harpago seul en tant qu’anti-inflammatoire chez le cheval. C’est assez surprenant lorsque l’on sait que c’est la plante la plus utilisée et préconisée par les vétos.
Ainsi, nous basons les doses que nous donnons aux chevaux sur des recherches humaines. Nous savons que l’harpagophytum est correctement assimilé chez le cheval, mais nous ne savons pas s’il a réellement un effet anti-inflammatoire. En effet, le fait qu’il se retrouve dans le sang est une chose, mais encore faut-il qu’il aille ensuite dans les articulations. Il faut encore ensuite, qu’il vise les bons marqueurs inflammatoires.