Nous sommes dans l’Ere du bien-être et du retour au naturel. Le bitless (sans mors), sans muserolle et sans fer devient de plus en plus commun. Mais cela est-il vraiment bien et cela convient-il vraiment à tous les chevaux ?
Pour essayer de répondre à cette question, je vais vous partager une étude publiée en 2018.
3143 couples (cavalier/ cheval) de compétition (dressage, CSO, complet et endurance) ont pris part à l’étude. Après les épreuves, les chevaux étaient observés pour voir s’ils présentaient :
*Perte de poil au niveau des éperons, du passage de sangle, du passage de muserolle/noseband.
*Du sang dans ces mêmes zones
*Des lésions ou du sang sur l’avant-main et l’arrière-main.
Les éperons des cavaliers étaient aussi analysés pour voir s’ils présentaient des poils ou du sang.
Le type et la taille d’éperon ont été notés. De même que le type de muserolle ainsi que la façon dont elle était serrée et que le type de mors.
Voici les résultats :
Éperons :
77% des cavaliers portaient des éperons en concours
*3,2% avaient des poils sur les éperons après l’épreuve
* 0,4% avait du sang sur leurs éperons après l’épreuve
Le fait que le cheval soit tondu ou non ne fait aucune différence sur le % de perte de poil ou de blessure au niveau des éperons. Plus les éperons étaient longs et plus il y avait de risque de blessure. Plus les cavaliers étaient novices et plus il y avait de risque de blessure. Les éperons à roulettes présentaient aussi plus de risque que les autres.
Il n’y avait pas de différence entre les disciplines
Muserolles, mors et commissures des lèvres.
25% portaient une muserolle française
50,6% portaient une muserolle française avec un nose band
4,6% portaient un Micklem
5,7% portaient une muserolle croisée
7,9% portaient une muserolle allemande
2,1% n’avaient pas de muserolle
Au total, 9,2% des chevaux présentaient des lésions et/ou du sang aux commissures des lèvres, pas de différence entre le côté droit ou gauche.
En revanche, plus le niveau de compétition était élevé et plus il y avait de risque de trouver une blessure à la commissure. Le type de mors utilisé (incluant les bitless) ne changeait pas la prévalence des blessures (mors ou pas, le cheval était blessé de la même façon).
Plus la partie haute de la muserolle était serrée, plus il y avait un risque de lésion à la bouche.
Desserrer la muserolle afin qu’on puisse passer 2 à 3 cm (ou plus) entre la muserolle et le chanfrein permet de baisser significativement le risque de blessure (de 34%).
Le fait d’avoir une muserolle basse (allemande) ou nose bande ne change pas le risque de blessure.
Conclusion :
Porter des éperons longs et à roulettes a plus de risque de blesser un cheval.
Plus on est novice avec des éperons et plus on a de risque de blesser son cheval.
Le type de mors n’impacte pas les blessures aux commissures des lèvres. En revanche, elles sont grandement impactées par la muserolle. Cela explique aussi pourquoi les chevaux sans mors peuvent avoir des blessures aux commissures des lèvres.
Il semblerait aussi que plus la partie haute de la muserolle est serrée et plus le cheval a de risque d’être blessé aux commissures des lèvres.
L’Équipement doit impérativement être adapté au cheval. Desserrer sa muserolle de quelques cm peut considérablement réduire le risque de blessure.
Monter sans mors n’empêche pas le risque de blessure si la muserolle est trop serrée.
La prochaine fois que votre cheval se blesse aux commissures, vérifiez la muserolle au lieu de changer le mors.
Étude :
Lesions associated with the use of bits, nosebands, spurs and whips in Danish competition horses.
Udhal et Clayton 2018
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