Dermite estivale chez les chevaux : Prévention et traitement

Cheval alezan qui se gratte à cause de dermite

La dermite estivale, aussi appelée dermite estivale récidivante (DER), est une affection cutanée qui touche principalement les chevaux pendant la saison estivale.

🦟 Dès le mois de mars quand les insectes arrivent, c’est la cata ! Mais qu’est-ce vraiment ? Pourquoi certains chevaux en souffre et d’autre non ? Que pouvons-nous mettre en place pour les aider ? Alimentation, compléments en interne et externe, je vous explique tout ! Découvrez également des futurs traitements en cours d’essai !

Causes de la dermite du cheval : Démangeaisons intenses d’origine allergique

La dermite est causée par une réaction allergique aux moucherons de type cullicoides. Quand ils piquent le cheval, une chaîne de réaction prend place, si le cheval y est allergique, ça le démange. Cette réaction provoque des démangeaisons intenses, des lésions cutanées, des croûtes et des zones d’irritation, souvent localisées sur la crinière, la queue et le ventre. Certains chevaux peuvent se gratter jusqu’au sang et cela impact grandement leur santé physique et morale. Tout comme celle du propriétaire d’ailleurs, qui ne sait plus quoi faire pour aider son cheval.

Diagnostiquer la dermite

Pour poser un diagnostic, plusieurs éléments doivent être pris en compte :

  • Les signes cliniques
  • Historique et la saisonnalité
  • L’exclusion d’autres maladies

Observation des signes cliniques

Les symptômes les plus courants de la dermite estivale chez le cheval sont :

  • Démangeaisons intenses : Le cheval se gratte fréquemment, se mord, se frotte contre des arbres / objets, parfois jusqu’à provoquer des blessures ou des plaies ouvertes.
  • Inflammation cutanée : Zones de peau rouge, gonflée, parfois avec des croûtes ou des excoriations (lésions superficielles).
  • Perte de poils : Notamment sur les parties du corps les plus affectées (cou, crinière, queue, abdomen, etc.).
  • Lésions cutanées : Apparition de petites bosses, cloques, ou plaies suintantes.

Historique clinique et saisonnalité

La dermite estivale survient généralement pendant les mois chauds et secs, de mai à octobre, et touche surtout les chevaux vivant dans des régions où les moucherons sont nombreux. Les chevaux habitant dans des zones humides, proche de marrais et rivières, sont très souvent touchés. La récurrence saisonnière des symptômes est un signe clé du diagnostic, car cette affection se manifeste principalement en été.

Exclusion d’autres pathologies

Le vétérinaire devra différencier la dermite estivale d’autres maladies de peau, comme :

  • Dermatophylose (infection fongique)
  • Dermatite par allergie alimentaire
  • Dermatite de contact (allergie aux produits appliqués sur la peau)

Tests complémentaires

Dans certains cas, le vétérinaire peut recommander des tests supplémentaires pour confirmer l’allergie aux piqûres de mouches, tels que :

  • Tests de dépistage des anticorps IgE (spécifiques aux allergènes des mouches)
  • Biopsie cutanée en cas de doute sur la nature des lésions.

Cela peut inclure des tests sanguins ou des tests cutanés pour exclure d’autres causes d’allergies ou de démangeaisons. Veuillez tout de même noter, qu’à ce jour, les tests allergiques équins sont très peu fiables.

Prévention et soins externes pour la dermite estivale 

Éviter les piqûres de moucherons

D’abord, il faut à tout prix éviter les moucherons :

  • Si votre cheval est très réactif, mettre une couverture dès la fin d’hiver pour ne pas sensibiliser la peau
  • Éviter de sortir le cheval aux horaires où il y a le plus de moucherons
  • Utiliser un spray insecticide si votre cheval le tolère (qu’il ne fait pas d’allergie). Mais attention ! Même si celui-ci est naturel, il peut engendrer des réactions et rendre votre cheval plus sensible aux insectes. Plus on met de produit sur la peau et plus on la sensibilise. D’ailleurs, un spray à base d’huile essentielle a été testé scientifiquement ! Je vous mets le lien du spray ici. Malheureusement c’est un produit australien et je ne suis pas sûre qu’on le trouve en France, mais si c’est le cas, n’hésitez pas à m’envoyer le lien ! Le spray contient les huiles essentielles suivantes : Cinnamonum camphora (Ravinstsara), Cymbopogon citratus (Citronnelle), Litsea cubeba (Litsée citronnée), Mentha piperita (Menthe poivrée), and Pogostemon cablin (Patchouli). Dans cette étude, les chercheurs (Cox et al, 2020) ont vu une amélioration de 95% au niveau du grattage, lésion et inflammation après 28 jours d’utilisation. Pas mal non?!

Soins des zones affectées

  • Dès que le cheval se gratte, n’hésitez pas à mettre des crèmes qui empêcheront que les moucherons piquent sur la zone sensible et apaiseront la peau. MAIS attention, les crèmes sur le marché sont souvent non testée. Il y a eu une étude menée sur une crème allemande contenant de l’huile de poisson pour son apport en oméga 3 (Huhmann et Mueller, 2019). Globalement, en 4 semaines, la crème a amélioré les lésions mais pas la qualité de la peau ni son inflammation. En revanche, pour 5 chevaux, la crème a empiré les lésions ! Donc faites très attention !
  • Vous pouvez également mettre de l’argile si votre cheval le tolère. L’argile se révèle assez utile sous la zone abdominale par exemple, car il empêche que les cullicoides soient en contact direct avec la peau.

Alimentation et traitements internes pour la dermite

D’autres choses simples peuvent être mise en place, alors c’est parti!

Alimentation adaptée : Les vitamines et minéraux pour prendre soin de la peau

Je vous le répète sans cesse, une alimentation adaptée est la clef pour un cheval en bonne santé. Assurez-vous d’avoir tous les besoins journaliers de votre cheval couverts. Aussi bien vitamines, minéraux qu’en acides aminés! En effet, non seulement certaines vitamines et minéraux permettront de lutter contre les allergies, mais ils vont surtout permettre de renforcer la peau et d’aider dans sa cicatrisation.

Le collagène représente environ 70% à 80% du poids sec de la peau chez le cheval. Cela fait de cette protéine une composante majeure de la peau, jouant un rôle clé dans la solidité, l’élasticité et la résistance de cette dernière. Le collagène est principalement présent dans le derme, la couche intermédiaire de la peau, où il forme un réseau de fibres qui soutient la structure cutanée. Grâce à l’apport de certaines vitamines et minéraux, vous pourrait aider dans la production de collagène ou encore ralentir sa dégradation. Bien évident, parlez-en toujours à un nutritionniste !

Les vitamines

La vitamine A aide à la réparation de la peau et favorise la production de collagène en régulant l’expression des gènes impliqués dans la formation des fibres de collagène.

La vitamine C est essentielle à la synthèse du collagène. Elle agit comme un cofacteur pour les enzymes qui sont impliquées dans la formation des fibres de collagène. Sans vitamine C, la production de collagène est altérée.

La vitamine E joue un rôle antioxydant, protégeant les cellules de la peau des dommages oxydatifs. Bien qu’elle n’intervienne pas directement dans la production de collagène, elle aide à maintenir la santé de la peau et prévient la dégradation prématurée du collagène.

Les minéraux

Le zinc est crucial pour la synthèse du collagène et pour la cicatrisation des plaies. Il joue également un rôle dans le métabolisme des protéines, dont celles du collagène.

Le cuivre est un cofacteur essentiel pour la lysyl oxydase, une enzyme qui est impliquée dans la maturation du collagène. Il aide également à renforcer les fibres de collagène et à maintenir leur structure.

Le sélénium est un autre antioxydant qui protège les cellules du stress oxydatif, ce qui aide à préserver le collagène de la dégradation prématurée.

Et pourquoi ne pas donner du collagène directement me demandez-vous ? Tout simplement car à ce jour les études du collagène sur les chevaux sont moindre. On sait que le cheval assimile très bien le collagène de type II et qu’il est utile pour les articulation. En revanche pour la peau, nous restons un peu sans réponse.

Lin : Source d’oméga 3, réduit la réponse allergique.

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