Conflits de processus épineux : causes et traitements

Conflits de processus épineux chez le cheval

Les conflits de processus épineux (CPE) sont une pathologie de plus en plus fréquente chez le cheval. Ils entrainent bien souvent une dorsalgie qui pénalise le cheval dans son quotidien. Ils peuvent également rapidement limiter un cheval dans sa carrière sportive s’ils ne sont pas pris en charge rapidement. Une étude publiée en 2024 a révélé que, sur 260 chevaux atteints de conflits, seulement 50 % sont retournés à leur niveau de performance d’avant, une fois le diagnostic posé (Brassington et al., 2024). Bien qu’ils soient « le mal du siècle ». Il existe de nombreuses choses à mettre en place afin de les prévenir et d’accompagner son cheval atteint de CPE. Opérations, infiltrations, physiothérapie ou exercices ciblés, voyons tout cela ensemble !

Qu’est-ce-qu’un conflit de processus épineux ?

Conflit de processus épineux

Si vous regardez la photo, vous verrez qu’une vertèbre est divisée en plusieurs parties. Il y a le corps de la vertèbre, le processus transverse et le processus épineux. Entre chaque processus, il y a un espace qui permet le libre mouvement de la vertèbre. Lors de CPE, deux processus se touchent. Vous avez donc deux os qui se « cognent ». Cela est douloureux mais en plus cela restraint les mouvements du dos du cheval. Si vous regardez à nouveau la photo, vous remarquerez que les processus épineux ne sont pas orientés de la même façon entre les vertèbres thoraciques et lombaires. Ce changement d’orientation rend cette zone beaucoup plus susceptible aux conflits.

La petite info anatomique

Les processus épineux les plus longs se situent au niveau du garrot (T4-T5). Ils peuvent atteindre jusqu’à 20 cm, soit environ la longueur du corps de la vertèbre, donc 20 cm en dessous. C’est le corps de la vertèbre qui permet le mouvement, tandis que les processus épineux agissent comme des bras de levier assez importants ! C’est une des raisons pour lesquelles il est impératif de dégarotter et de s’assurer d’avoir une selle adaptée. Sinon, les processus épineux peuvent venir taper dans la selle, ce qui est très douloureux. C’est un peu comme si vous vous cogniez le coude.

La sévérité des conflits

Il existe plusieurs stades de sévérité. Le cheval peut avoir des conflits « légers ». Dans ce cas, les vertèbres seront très proches et se toucheront légèrement seulement lors du mouvement. En cas de conflits « sévères », les vertèbres se toucheront en permanence et une déminéralisation du processus peut être observée. Parfois, les deux processus qui se touchent peuvent même se souder entre eux. Le cheval peut également présenter un ou plusieurs conflits.

Il faut savoir que la sévérité des signes cliniques ne correspond pas nécessairement à la sévérité des conflits. Un cheval peut montrer très peu de signes cliniques tout en ayant de multiples conflits graves. À l’inverse, un cheval peut présenter de nombreux signes cliniques et n’avoir « qu’un seul conflit léger ». D’ailleurs, une fois traité, que le cheval ait un ou plusieurs conflits n’affecte pas ses chances de retour au travail. En revanche, les chances de retour au travail peuvent être influencées par le type de traitement, comme nous le verrons plus loin.

Un conflit, c’est de l’arthrose ?

Et non ! Un conflit touche les os directement. L’arthrose, elle, touche les articulations. Vous pouvez bien sûr avoir de l’arthrose dans le dos, mais elle sera située au niveau du corps de la vertèbre.

Les conflits de processus épineux sont-ils douloureux pour le cheval ?

Ils sont souvent douloureux pour le cheval et entraînent de fortes contractures musculaires des muscles dorsaux. Ils peuvent également engendrer une atrophie des multifides ainsi que des boiteries.

Pourquoi un cheval peut-il avoir des conflits ?

Un conflit peut survenir pour de nombreuses raisons. Comprendre pourquoi un cheval en souffre permet de prévenir l’apparition d’autres conflits, mais aussi de prendre soin du dos de votre cheval !

Causes externes

Le matériel

Un matériel inadapté va aussi gêner le cheval et peut entraîner une perte et des lésions musculaires. Si votre selle présente des points de pression au niveau du garrot, le trapèze dorsal ne pourra plus fonctionner correctement. Des conflits au niveau du garrot peuvent alors survenir.
Si votre selle met trop de poids sous l’assise ou à l’arrière, c’est le longissimus dorsi qui souffrira. Il se contractera alors, entraînant une extension. Par conséquent, le dos se creusera, rapprochant dangereusement les processus épineux. Mais ce n’est pas tout : à cause de cette extension, les multifides ne pourront plus travailler correctement. Ils se démuscleront et les processus épineux se rapprocheront.

Mode de vie et alimentation

Le mode de vie de votre cheval a bien plus d’impact sur ses muscles qu’on ne le pense. Un cheval vivant en box a plus de risques d’avoir des multifides atrophiés. Les chercheurs ont en effet démontré qu’en seulement 48 h sans sortir de son box, ces petits muscles peuvent s’atrophier. Oui, c’est HYPER RAPIDE. Heureusement, de nos jours, de moins en moins de chevaux restent enfermés sans sortir. Mais si vous devez immobiliser votre cheval pour une pathologie, il est primordial d’entretenir son dos. Nous en reparlerons dans la partie prévention. Pensez aussi à la hauteur de vos filets à foin, abreuvoirs ou encore mangeoire. Même si le cheval ne passe que « quelques minutes » par jour à boire et manger, la position de la mangeoire impacte grandement la santé de son dos. Je vous en dis plus sur le sujet juste ici.

Le travail

Une atrophie peut également survenir si votre cheval ne travaille pas « dans le bon sens ». L’hyperflexion va par exemple empêcher le dos de fonctionner correctement.

Causes physiologiques

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