
Les anti-inflammatoires naturels pour chevaux inondent le marché. Chez le cheval, les plus utilisés sont : l’harpago, le curcuma, le boswellia, la prêle, le cassis, le CBD, la spiruline ou encore le moule verte. Dans cette liste, à ce jour, seule la moule verte à fait ses preuves pour réduire l’inflammation articulaire liée à l’arthrose. La plupart du temps, ces compléments sont donnés pour lutter contre l’inflammation liée à l’arthrose. Moins chers que les chondroprotecteurs, ils sont souvent donnés à l’année ou presque.
Mais avons-nous réfléchi à l’action globale que cela peut avoir sur le corps ?
Le processus inflammatoire
L’inflammation est un processus naturel de défense du corps qui aide à guérir les tissus après une blessure, que ce soit une plaie, un tendon ou un muscle. Lorsqu’une blessure se produit, le corps réagit en envoyant des cellules immunitaires pour réparer les tissus endommagés. Cependant, l’inflammation doit être équilibrée : trop d’inflammation peut causer des dommages supplémentaires, tandis que trop peu d’inflammation peut ralentir la guérison. Si un cheval est constamment sous anti-inflammatoires, l’inflammation nécessaire à la réparation des tissus ne pourra pas se produire correctement. Un bon équilibre est essentiel pour permettre au corps de guérir efficacement.
Les protéines inflammatoires
Une protéine inflammatoire est une molécule produite par le corps en réponse à une blessure ou une infection, déclenchant des processus inflammatoires pour défendre l’organisme et favoriser la guérison.
Les protéines inflammatoires varient selon le type de tissu affecté. Dans les tendons, muscles et articulations, plusieurs protéines inflammatoires jouent un rôle clé. Les cytokines (comme l’IL-1, IL-6 et TNF-α) sont souvent présentes dans l’inflammation des tendons et des muscles. Les prostaglandines et les leucotriènes sont impliquées dans les réponses inflammatoires, particulièrement dans les articulations ou encore des poumons. Enfin, la MMP (matrice métalloprotéinase) est également importante dans la dégradation du tissu conjonctif, notamment en cas de blessure ou d’inflammation.
Comme les protéines inflammatoires varient en fonction du lieu d’inflammation, chaque tissu réagit différemment aux traitements. Les anti-inflammatoires peuvent avoir des effets divers sur ces tissus, et un traitement ciblé est nécessaire pour chaque type d’inflammation, car les mécanismes de guérison varient d’un tissu à l’autre.
Les anticorps : immunoglobuline
Juste au-dessus, nous avons parlé des protéines inflammatoires, mais ce ne sont pas les seules sur lesquelles les plantes peuvent avoir un effet. En effet, dans le corps, il y a des immunoglobulines. Vous les avez peut-être déjà vues apparaître dans un compte rendu d’une prise de sang.
Les immunoglobulines (Ig), également appelées anticorps, sont des protéines produites principalement par les lymphocytes B du système immunitaire. Elles jouent un rôle crucial dans la défense de l’organisme contre les infections et les agents pathogènes. Les immunoglobulines reconnaissent et se lient spécifiquement aux antigènes (substances étrangères comme les bactéries, virus, ou toxines) pour les neutraliser, les marquer pour destruction par d’autres cellules du système immunitaire, ou les empêcher de pénétrer dans les cellules.
Le rôle des immunoglobulines varie selon leur type :
- IgG : Neutralise les agents pathogènes et active le système du complément pour détruire les cellules infectées.
- IgA : Protège les muqueuses (respiratoires, digestives, urinaires) en empêchant l’adhésion des pathogènes aux cellules de ces surfaces.
- IgM : Première ligne de défense contre les infections, elle agit rapidement lors de la réponse immunitaire primaire.
- IgE : Impliquée dans les réactions allergiques et les réponses contre les parasites.
- IgD : Agit principalement comme récepteur sur les lymphocytes B et joue un rôle dans l’activation de ces cellules.
Ainsi, les immunoglobulines sont essentielles pour protéger l’organisme contre les infections, participer à la régulation de l’inflammation et contribuer aux réponses allergiques. De ce fait, certains compléments peuvent imiter l’effet des immunoglobulines ou encore augmenter leur production et leur efficacité. Ils n’agissent donc pas directement sur l’inflammation, mais indirectement via les Ig.
L’inflammation tendineuse
Prenons l’exemple des tendons. Lorsque le cheval travaille, il n’est pas anormal d’avoir des microlésions de fibres tendineuses, vous ne vous en apercevez même pas car cela est un procédé normal. Lorsque ces microlésions apparaissent, une réponse inflammatoire apparaît, elle va entre autres permettre une vasodilatation des vaisseaux sanguins afin d’avoir un apport en cellules de tout genre et d’oxygène pour commencer à réparer les fibres tendineuses. Le procédé normal d’inflammation doit durer environ 24 à 48h. Lors de plus grosses lésions ou si vous ne laissez pas assez de temps de récupération : c’est la tendinite.
Alors que se passe-t-il si votre cheval est sous anti-inflammatoire tout le temps ?