Nous parlons toujours des selles sur mesures et adaptées, mais qu’en est-il d’avoir un amortisseur adapté?
Quand et pourquoi avoir recours à un amortisseur adapté?

De nos jours, il est de plus en plus courant de faire des selles sur mesure afin d’avoir un matériel adapté à son cheval du mieux possible. En revanche, certaines morphologies ne permettent pas toujours d’avoir une selle parfaite. Dans ce cas, avoir recours à un amortisseur à cales (ou autre) peut s’avérer être une grande aide. Cela peut également être très utile lorsque votre cheval a perdu en masse musculaire suite à un changement de travail, un arrêt, une convalescence ou encore lors de la croissance. Placer correctement les cales et trouver la bonne épaisseur ou matière des cales afin que celles-ci conviennent à votre cheval est un travail bien plus complexe que cela ne paraît. En effet, une cale peut changer l’équilibre intégral de la selle et créer des points de pressions vers l’avant, l’arrière ou encore créer ce qu’on appelle un « pont ».
Qu’est-ce qu’un pont?
Un Pont est relativement fréquent et arrive lorsque la selle est en contact avec le dos du cheval à l’avant et à l’arrière, mais que la matelassure ne touche pas le dos du cheval au milieu (sous le siège). Ces « petits » détails ont en réalité une importance primordiale pour le confort du cheval, pour sa santé dorsale, mais aussi pour la santé, le confort et la position du cavalier. Si ce sujet vous intéresse plus, je vous conseille vivement de regarder le replay du webinaire avec Elise Lambert d’Optimo riding. Vous pouvez également consulter l’article qui compare l’efficacité de certaines marques et matière d’amortisseur. Il est a retrouver ici.
Un amortisseur adapté, oui, mais bien placé également !
Une fois l’amortisseur bien choisi et adapté avec des cales (au besoin), encore faut-il bien le positionner. Pfff facile, me direz-vous, mais si je vous en parle aujourd’hui, c’est que je vois beaucoup trop d’amortisseurs mal positionnés ou trop grands. Alors dans cet article je vais vous expliquer pourquoi un amortisseur mal positionné ou trop long peut impacter la santé et les performances de votre cheval voir engendrer des pathologies.
Un amortisseur trop en avant

Si l’amortisseur est positionné trop en avant. Il vient appuyer sur l’omoplate. Cela va gêner le mouvement de l’omoplate et donc impacter l’amplitude des antérieurs. Si vous regardez la photo ci-contre, vous verrez également que cela peut venir « coincer » le muscle trapèze et donc empêcher son bon fonctionnement.

Sous le trapèze en haut de l’omoplate, vous pouvez observer le cartilage scapulaire. Le cartilage est beaucoup moins résistant que l’os, il est donc déconseillé d’y mettre du poids. Au-dessus de ce cartilage, il y a également des bourses synoviales qui peuvent vite s’inflammer suite à des frottements. Cela peut être très douloureux pour le cheval. Enfin, vous pouvez également observer les nerfs qui peuvent être comprimés par répercussion.
Un amortisseur trop en arrière :
Un amortisseur trop en arrière qui dépasse du tapis va quant à lui impacter directement la colonne vertébrale. Par les frottements qu’il fera, il irritera les poils et le fascia qui peuvent se retrouver endommagés. Mais ce n’est pas tout…
Si le cheval sent une stimulation constante dans la zone thoraco-lombaire, son reflex sera de creuser son dos afin d’échapper à cette stimulation. Ceci est le même réflex que lorsque vous passez vos doigts le long de la colonne avec une légère pression. Vous aurez donc, au travail, l’effet complètement inverse que celui souhaité.

Maintenant parlons un peu anatomie.
Si vous regardez l’image ci-contre, le dos du cheval est recouvert de fascia. Cette fine couche de tissu est très résistante et en même s’abîme très rapidement suite à des frottements (je vous en parle plus ici. Mais le fascia est aussi extrêmement sensible, car c’est le tissu contenant le plus grand réseau nerveux sensitif du corps ! Donc en le stimulant, vous envoyez des signaux constants au cerveau et dès lors que le fascia sera légèrement abîmé, cela sera douloureux pour le cheval.

Maintenant si on retire cette couche de fascia, regardez bien, ce ne sont pas des muscles que vous verrez directement… C’est un ligament ! Et oui, il était déjà perceptible à travers le fascia qui est extrêmement fin sur la partie haute des épineuses. Les ligaments sont des tissus conjonctifs qui comme les tendons peuvent s’inflammer, s’abîmer et se déchirer. Donc si à chaque séance de travail votre amortisseur vient directement titiller ce ligament, imaginez l’inconfort pour vos chevaux..!
Dégarrotter son amortisseur?
Un autre point que je voudrais aborder : dégarrotter son amortisseur et la gouttière de celui-ci. Nous savons qu’il est important d’avoir une selle avec une gouttière assez large afin de laisser passer les épineuses. Maintenant, vous savez que c’est aussi pour ne pas appuyer sur le ligament. Mais si votre amortisseur n’a pas de gouttière alors, vous viendrez quand même titiller le ligament. Il est donc important de ne pas négliger cela. Dégarrotter son amortisseur est important et choisir la forme de l’amortisseur en fonction du dos de votre cheval est important. N’achetez pas un amortisseur de base hyper dégarrotté si votre cheval a le garrot dans les épaules. À l’inverse, n’achetez pas un amortisseur plat si votre cheval à un garrot saillant. D’ailleurs, il en va de même pour la forme de votre tapis.
Voilà, je crois que je vous ai encore donné matière à réfléchir. Chaque détail a vraiment son importance, prenez le temps de les observer.