Alors que de plus en plus de cavaliers choisissent de ne pas mettre de protections à leurs chevaux, ceux qui continuent d’en utiliser doivent porter une attention particulière. En effet, ajuster les protections de votre cheval est souvent un geste banal, mais qui mérite pourtant toute votre attention.
Bien ajuster les protections de votre cheval
Voici ma petite anecdote :

Lors d’une séance, je prête toujours attention aux membres, à la peau, aux fascias, aux tendons et aux articulations. Et je me pose ces questions :
- Les tissus sont-ils élastiques ?
- Les poils sont-ils doux et uniformes ?
- Les tendons sont-ils sensibles ?
- Les articulations sont-elles mobiles ?
Chaque cavalier devrait prêter attention à ces détails tous les jours en brossant les membres de son cheval ou en lui mettant ses guêtres.

Lors d’une séance sur un cheval, j’ai remarqué que la peau de l’antérieur gauche était moins élastique que celle de l’antérieur droit, au niveau du boulet. Les tendons et ligaments n’étaient pas sensibles, mais dans cette zone, le poil était rêche, la peau et les fascias manquaient d’élasticité. J’ai donc demandé à la propriétaire de mettre les guêtres de son cheval.
Comme vous pouvez le voir sur la photo, la guêtre antérieure gauche ne se fermait pas complètement, créant ainsi un léger pli de peau qui se faisait pincer à chaque mouvement de l’antérieur. J’en ai parlé à la cavalière, qui m’a répondu :
« C’est vrai qu’à gauche, j’ai toujours plus de mal à les fermer, mais je n’y ai jamais vraiment prêté attention, car c’est comme ça depuis un moment. »
Pourquoi la guêtre ne fermait pas complètement à gauche ?
- Le cheval présente une dissymétrie : son antérieur gauche est légèrement plus fort, ce qui peut être dû à une ancienne blessure ou simplement à une dissymétrie anatomique.
- Un jour, la guêtre a été mal positionnée, entraînant une légère distension de la peau qui n’a jamais eu le temps de se rétablir.
- La propriétaire va donc changer de protection, et nous verrons si, lors de la prochaine séance, les tissus auront retrouvé leur élasticité.
Pourquoi est-il important de surveiller de petits détails comme celui-ci ?
L’endroit où la peau a perdu de son élasticité, dans ce cas précis, est juste au-dessus de la branche latérale du ligament suspenseur. Le fait que la peau soit pincée a entraîné non seulement une perte d’élasticité, mais aussi un épaississement de la peau et du fascia, juste en dessous.
Le fascia contient de nombreux nerfs, et ces nerfs ne peuvent donc plus fonctionner correctement. De plus, le fait que l’antérieur soit légèrement plus gros suggère qu’il y a eu, ou qu’il y a encore, une inflammation. Même une inflammation superficielle peut affecter les structures profondes, car elle modifie l’afflux sanguin.
L’épaississement de la peau peut également gêner le suspenseur en frottant contre lui. À long terme, cela pourrait l’irriter et peut-être même provoquer une desmite.