« Devrions-nous encore monter avec des mors ? »
Bien que cette question revienne assez fréquemment, il y a en réalité très peu d’études qui se sont concentrées sur cette problématique. Pour autant, les mors ont de plus en plus mauvaise presse alors que les ennasures (sans-mors) deviennent de plus en plus populaires. Aujourd’hui, je souhaitais donc vous partager cette revue scientifique publiée en 2020 qui se concentre sur l’analyse de la douleur dans la bouche du cheval, ainsi que l’effet des mors dans la bouche. Je ne parlerai pas des ennasures dans cet article, mais dans un autre qui sera publié prochainement.
A travers cet article vous comprendrez également l’intérêt de faire venir un bit-fitter. Si le sujet des mors et ennasures vous intéresse, je vous conseille d’ailleurs d’aller sur le site d’Ergoequine (Laetitia Ruzzene). Vous pouvez également regarder le replay du webinaire que vous trouverez ici. N’oubliez pas qu’il est aussi important de faire intervenir un dentiste au moins une fois par an. En effet, à travers cet article vous pourrez comprendre que dans la bouche, il n’y a pas que les dents qui sont importantes ! Il y a de nombreuses zones auxquelles nous n’avons pas accès qui peuvent être blessées. Le dentiste, lui, pourra vérifier tout cela en détail. Si vous souhaitez en savoir plus sur la bouche, je vous conseille également de lire cet article rédigé par Léa Grappe ostéopathe animalier.
Maintenons passons dans le vif du sujet avec cette première question :
Les animaux ressentent-ils la douleur ?
Il a été pensé pendant de nombreuses années que les mammifères (autres que l’Homme) ne pouvaient pas ressentir la douleur et que nous faisions de l’anthropomorphisme à ce sujet. Heureusement, depuis, la science a grandement évolué ; et grâce à des expériences ou encore à l’étude du cerveau des mammifères (notamment le cortex cérébral), il a été prouvé que les « autres » mammifères pouvaient, tout comme nous, bel et bien ressentir la douleur. D’ailleurs, comme pour les humains, il a été trouvé qu’un moyen fiable et facile d’observer des signes de douleurs était d’étudier les traits du visage (de la face) de l’animal (McLennan et al., 2019). C’est le Dr. Sue Dyson qui aura mis en avant les différentes expressions de douleurs du cheval dans son tableau intitulé « Pain face ethogram » que vous avez probablement vu passer sur les réseaux. Son éthogramme, sorti seulement en 2018, montre bien que la compréhension de la douleur chez les chevaux est vraiment toute récente.