Lorsque l’on parle d’échauffement du cheval, tout le monde est d’accord sur certains points :
- Il est impératif de marcher avant de trotter ou galoper
- L’échauffement devrait permettre au cheval de gagner en souplesse et en réactivité aux aides.
Mais sur la suite de l’échauffement, il y a deux écoles : ceux qui trottent avant de galoper et ceux qui galopent avant de trotter. C’est de ces points-là dont nous allons discuter aujourd’hui.
Tout d’abord, il faut penser à l’échauffement sur le court terme (réactivité aux aides et souplesse lors de votre séance du jour J) mais aussi sur le long terme. En effet, le but premier de l’échauffement est de réduire le risque de blessure. Les athlètes humains l’ont bien compris : avec des exercices spécifiques sur une durée et une fréquence spécifique, nous pouvons grandement limiter le risque de blessure sur le court et long terme, mais en plus, nous pouvons augmenter les performances à court et long terme.
Dans cet article nous allons donc évoquer plusieurs paramètres à prendre en compte lors de votre échauffement sur le court et long terme. Ces paramètres seront :
- – Le système cardiovasculaire
- – Le système tissulaire et articulaire
- – Le système respiratoire
- – Les viscères
- – Le système nerveux
- – Le système endocrinien
1. Le système cardiovasculaire
Nous allons commencer par ce paramètre qui est le plus important à comprendre. Dans cet article (ou tous les autres articles sur mon site), lorsque je parle d’échauffement, je parle d’une activité qui prépare le cheval pour sa session de travail. Chez les humains, un échauffement efficace qui permet de préparer les tissus, le système cardiovasculaire ainsi que le système respiratoire doit être entre 40 et 80% de la fréquence cardiaque maximale que vous utiliserez dans votre séance. Par exemple, si lors d’un concours le rythme cardiaque de votre cheval monte à 200 bpm (battement par minute), alors le rythme cardiaque pendant votre échauffement devra se situer entre 120 et 160 battements par minute pour être optimal.
Cela est très important pour plusieurs raisons :
- Respecter le pourcentage du rythme cardiaque maximal permet de préparer doucement le corps à l’effort sans trop le stresser.
- Cela permet aux vaisseaux sanguins présents dans les muscles d’avoir le temps de se dilater.
- Cela limite la production trop élevée de cortisol et d’adrénaline (on en reparlera dans les points suivants).
- Cela favorise un meilleur échange au niveau des vaisseaux pulmonaires et donc une meilleure absorption de l’oxygène.
- Cela évite une surchauffe musculaire trop rapide engendrant une acidose musculaire.
Mais nous, ce qui nous intéresse c’est le rythme cardiaque du cheval au trot et au galop.
Donc commençons l’échauffement au pas, le rythme cardiaque sera d’environ 60 à 80 bpm (pour rappel, au repos le rythme cardiaque est d’environ 30-48 bpm).
Au trot le rythme cardiaque variera d’environ 110 bpm à 130 bpm. Au galop le rythme cardiaque variera de 150 à 180 bpm.
Maintenant imaginez que vous marchez votre cheval 10-20 minutes, le rythme cardiaque sera donc autour de 80 bpm puis d’un coup vous décidez de galoper et le rythme cardiaque augmente directement à 180 bpm soit plus de 100 bpm de différence, ce qui est énorme !!!